Charlie-Hebdo, toujours plus à droite.

Philippe Val a viré Siné de Charlie-Hebdo! Cette nouvelle m’ait tombé dessus hier comme une pluie froide à Brest en novembre : on sait que ça va arriver mais on n’arrive pas à s’y faire.
Un petit historique pour comprendre la situation, historique totalement subjectif basé sur mon histoire à moi. Au début des années 90, une bande de joyeux drilles reprennent le titre Charlie-Hebdo, titre décédé en 1981. Il y a parmi eux des anciens de Hara-kiri/Charlie-Hebdo ancienne formule et quelques nouveaux comme Philippe Val. Celui-ci devient alors rédacteur en chef et écrit un éditorial moraliste tous les mercredi. A cette époque, j’achetais Charlie toutes les semaines. J’avais 20 ans et je voyais dans ce journal ce qu’il y avait de plus subversif. Mais j’ai du rapidement déchanté.

En 1995, lors des élections présidentielles, Val pousse le journal à soutenir les Verts et son amie Voynet. Refus de l’équipe, ils voteront majoritairement à l’extrême-gauche ou s’abstiendront. Un d’entre eux, Gébé (qui, lui, avait du génie), vote socialiste dès le premier tour et écrit un long article pour se justifier. Il est moqué par Charb (« dire qu’un d’entre eux vote socialiste » – « le traître »). Pourtant, Val pousse dans ses éditos : la voix de la raison, c’est voter Verts.
En 1996, Patrick Font, avec qui Val faisait d’excellents spectacles dans les années 70/80, est arrêté pour détournement de mineurs. Le dessinateur Lefred-Thouron fait allusion à cette affaire dans son espace sur Charlie-Hebdo : il dessine Font et une jeune fille qui dit « Ciel, mes parents ». Le censeur Val montre alors son vrai visage et refuse le dessin. Lefred-Thouron refuse évidemment la censure et quitte le journal. C’était la dernière fois que je l’achetais.
Depuis, j’ai suivi les aventures de Charlie par presse interposée.
Lors de l’intervention de l’OTAN en Serbie, Val soutient la guerre! Dans Charlie-Hebdo! Le journal de l’antimilitarisme. Les civils serbes sont bombardés pendant que M. Val applaudit les tapis de bombes rédempteurs.
Référendum sur le Traité Constitutionnel Européen en 2005, Val insulte ceux qui ont osé voter NON : racistes, xénophobes, etc.
Dernièrement, Val se permettait d’étaler son inculture crasse en insultant Chomsky. J’avais écrit un post à ce sujet.
Moralité, plus rien n’est à sauver dans ce journal qui, non-content d’avoir un rédacteur en chef plus proche du Figaro que de Hara-Kiri, est constitué d’une bande de couards qui n’ont même pas démissionné tous ensemble face aux divers ignominies du sieur Val.

~ par Olivier The Barbarian sur 18 juillet 2008.

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